Stress et société
2. Le stress à la loupe
Type : Dossier
Thème : Santé & Psychologie
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 141
Publié sur Lueur le
- Stress et société : Un mal qui répand la terreur
- Le stress à la loupe
- Les causes du stress
- Conséquences du stress
- Le stress : En prenant du recul
- Stress, perfectionnisme, grâce & Conclusion
L'expérience fondatrice fut pratiquée par un chercheur hongrois, Hans Selye, qui constata, après avoir injecté des extraits bovins à des rats, une hypertrophie de leurs glandes surrénales, ainsi que des lésions gastriques. Après avoir pensé à un effet toxique spécifique de ces produits, il remarqua que l'exposition à d'autres formes d'agression (froid, fatigue, autres intoxications...) entraînait les mêmes effets. Il définit ainsi le syndrome d'adaptation générale qui est une réponse non spécifique de l'organisme à toute demande qui lui est faite, ou une réponse d'adaptation à des demandes très disparates appelées facteurs de stress ou stresseur.
Selye a ensuite défini trois étapes du stress.
La première est l'alarme : confrontation brutale au stresseur. L'organisme répond en urgence par des modifications du rythme cardiaque, de la respiration, de la sensorialité, de la perception de la douleur... Il s'agit d'une sorte d'éclair réactionnel qui part de l'hypothalamus, emprunte les voies du système nerveux sympathique en cheminant par le nerf splanchnique, puis stimule la glande médullo-surrénale avec sécrétion d'adrénaline et noradrénaline.
Deuxième phase, la résistance. L'exposition au stresseur se prolonge, l'organisme s'organise pour durer. Les phénomènes sont, cette fois, de nature hormonale : le point de départ est toujours l'hypothalamus, mais il va stimuler l'hypophyse, qui, par sécrétion d'ACTH, provoque la sécrétion de cortisol. Il y aura alors une action stimulante générale, avec notamment augmentation de la glycémie. La sécrétion d'endorphines est également augmentée. L'organisme fonctionne en surrégime.
Enfin, si la situation se prolonge, ce sera la phase de décompensation ou d'épuisement, car l'individu ne peut pas se maintenir indéfiniment en résistance.
C'est ainsi qu'une souris qui est jetée à l'eau commence à se débattre furieusement, puis essaie de nager beaucoup plus régulièrement, puis finalement se laisse flotter à la surface de l'eau. Des comportements similaires peuvent s'observer chez des naufragés.
Le mode de défense, après évaluation de la situation (quelle menace représente le stresseur et quelles sont les capacités de réponse de l'individu) se fera suivant un axe externe qui vise à intervenir sur le stresseur et un axe interne sur l'impact émotionnel généré.
Le stress est néanmoins essentiel à la vie |
Le résultat est variable. Certains ont estimé que la réponse devait se faire sur le mode de la fuite (Laborit a fait un éloge de la fuite) ou du combat. Quand l'un et l'autre sont impossibles, la situation de stress se pérennise. C'est, par exemple, le cas de l'ouvrier qui est en conflit avec son chef : il ne peut l'attaquer physiquement sous peine de se retrouver devant les tribunaux, ni quitter son travail sous peine de pointer au chômage. Certaines réponses se font sous forme d'actions de substitution ou redirigées, notamment sous forme d'agressivité : deux rats, soumis ensemble à des décharges électriques qu'ils ne peuvent contrôler, finiront nécessairement par se battre. Agressivité contre un vis-à-vis ou contre soi-même.
Enfin, pour traumatisant que puisse apparaître le stress, il est néanmoins nécessaire à la vie. Des cellules qui ne sont pas soumises à un stress finissent par mourir et le stress constitue une sorte de stimulant qui oblige l'homme à réagir et à évoluer.
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