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Romains 2:12-16
(Annotée Neuchâtel)
   12 Car tous ceux qui auront péché sans la loi périront aussi sans la loi ; et tous ceux qui auront péché ayant la loi seront jugés par la loi. 13 Car ce ne sont pas ceux qui entendent lire la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ceux qui mettent en pratique la loi seront justifiés. 14 Car lorsque des gentils, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que la loi commande, ces hommes, qui n'ont point la loi, sont une loi pour eux-mêmes ; 15 ils montrent, en effet, que l'oeuvre commandée par la loi est écrite dans leur coeur ; leur conscience joignant son témoignage, et leurs pensées tantôt les accusant, tantôt aussi les défendant ; 16 c'est ce qui apparaîtra le jour où Dieu jugera par Jésus-Christ les oeuvres secrètes des hommes selon mon évangile.

Références croisées

2:12 Rm 2:14-15, Rm 1:18-21, Rm 1:32, Ez 16:49-50, Mt 11:22, Mt 11:24, Lc 10:12-15, Lc 12:47-48, Jn 19:11, Ac 17:30-31, Rm 2:16, Rm 3:19-20, Rm 4:15, Rm 7:7-11, Rm 8:3, Dt 27:26, 2Co 3:7-9, Ga 2:16-19, Ga 3:10, Ga 3:22, Jc 2:10, Ap 20:12-15
Réciproques : Jg 4:16, 2Ch 15:3, Jr 39:18, Mt 25:32, Jn 5:45, Jn 7:19, 1Co 9:21
2:13 Rm 2:25, Dt 4:1, Dt 5:1, Dt 6:3, Dt 30:12-14, Ez 20:11, Ez 33:30-33, Mt 7:21-27, Lc 8:21, Jc 1:22-25, 1Jn 2:29, 1Jn 3:7, Rm 3:20, Rm 3:23, Rm 10:5, Lc 10:25-29, Ga 3:11-12, Rm 3:30, Rm 4:2-5, Ps 143:2, Lc 18:14, Ac 13:39, Ga 2:16, Ga 5:4, Jc 2:21-25
Réciproques : Gn 6:11, Ex 35:1, 1R 8:32, Ps 25:10, Jr 11:6, Jn 7:19, Ac 10:35, Rm 4:15, Ga 3:19, Jc 4:11
2:14 Rm 2:12, Rm 3:1-2, Dt 4:7, Ps 147:19-20, Ac 14:16, Ac 17:30, Ep 2:12, Rm 2:27, Rm 1:19-20, 1Co 11:14, Ph 4:8, Rm 2:12, Rm 1:32
Réciproques : Ac 28:2, 1Co 9:21, 1Jn 3:20
2:15 Rm 1:18-19, Rm 9:1, Jn 8:9, Ac 23:1, Ac 24:16, 2Co 1:12, 2Co 5:11, 1Tm 4:2, Tt 1:15, Gn 3:8-11, Gn 20:5, Gn 42:21-22, 1R 2:44, Jb 27:6, Ec 7:22, 1Jn 3:19-21
Réciproques : Gn 50:15, Jg 1:7, Pr 20:27, Ac 22:1, Ac 28:2, Rm 1:20, Rm 2:12, 1Jn 3:20
2:16 Rm 2:5, Rm 3:6, Rm 14:10-12, Gn 18:25, Ps 9:7-8, Ps 50:6, Ps 96:13, Ps 98:9, Ec 3:17, Ec 11:9, Ec 12:14, Mt 16:27, Mt 25:31-46, Lc 8:17, Jn 12:48, 1Co 4:5, 2Co 5:10, He 9:27, 1P 4:5, 2P 2:9, Ap 20:11-15, Jn 5:22-29, Ac 10:42, Ac 17:31, 2Tm 4:1, 2Tm 4:8, Rm 16:25, 1Tm 1:11, 2Tm 2:8
Réciproques : Gn 38:25, Jb 20:27, Ps 44:21, Ps 90:8, Pr 24:12, Es 51:5, Mt 12:36, Mt 13:41, Mt 25:32, Mc 6:11, Lc 12:2, Jn 16:11, Ac 24:25, Rm 2:12, 1Co 3:13, 1Co 5:13, 2Co 4:3, 2Co 10:14, Ep 5:12, 1Th 1:5, 2Th 2:14, He 4:13, He 6:2

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 2
  • 2.12 Car tous ceux qui auront péché sans la loi périront aussi sans la loi ; et tous ceux qui auront péché ayant la loi seront jugés par la loi. Ceux qui auront péché (grec) sans loi, c'est-à-dire sans avoir de loi écrite.
    L'apôtre pense à la loi mosaïque, car les Juifs ont été seuls parmi les peuples à avoir la loi de Dieu par écrit et réunie en un code. Comme cette loi n'a pas été confiée aux gentils, ceux-ci ne pourront être jugés d'après elle.
    Mais ils ont une autre loi, celle de la conscience, (versets 14,15) et Dieu s'est révélé à eux dans ses œuvres. (Romains 1.19-21)
    Leur endurcissement dans le péché, en présence de tels moyens de connaître Dieu, sera la cause de leur condamnation : ils périront.
    L'apôtre ne dit pas qu'ils "seront jugés," parce que leur perdition ne sera pas l'effet d'une sentence directe prononcée d'après une loi positive. Mais, en toutes circonstances le salaire du péché, c'est la mort.
    En admettant cette dure vérité que l'expérience confirme, il ne faut pas oublier toutefois qu'il y a devant Dieu divers degrés de culpabilité, dont il sera tenu compte au jour du jugement. (comparez Matthieu 11.20-24 ; Luc 12.47,48)
    - Ceux qui auront péché en ayant la loi, grec en loi, c'est-à-dire sous le régime de la loi, seront jugés par la loi, précisément par cette loi de Moïse dont les Juifs se glorifiaient, (comparez versets 17-20) s'imaginant qu'il suffisait de la posséder et de la connaître pour être juste devant Dieu. (verset 13)
    Le même apôtre qui enseigne avec tant d'insistance que nul ne sera justifié par les œuvres de la loi affirme avec non moins d'énergie l'obligation absolue pour l'homme de mener une vie conforme aux préceptes de cette loi dont il relève à tout propos la sainteté inviolable. (comparez Matthieu 5.17-19)
  • 2.13 Car ce ne sont pas ceux qui entendent lire la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ceux qui mettent en pratique la loi seront justifiés. Grec : Les auditeurs...les faiseurs de la loi...
    Les Juifs, dans leurs synagogues, entendaient lire la loi chaque sabbat, mais cela ne suffisait pas pour qu'ils fussent justifiés.
    L'homme qui aurait observé, dans toute sa sainteté, la loi divine qui condamne jusqu'aux pensées et aux mouvements coupables du cœur, serait sans doute juste devant Dieu, mais cet homme, où est-il ? L'apôtre répond à cette question à Romains 3.9,10.
    En se contentant d'entendre lire la loi, en la dépouillant de ses exigences les plus hautes, en la réduisant à quelques préceptes de morale vulgaire, les Juifs ont pu s'imaginer qu'ils seraient justifiés par les œuvres de la loi ; et beaucoup de chrétiens ont partagé la même illusion (Galates 3.10 et suivants)
    D'autres interprètes n'admettent pas que Paul fasse une supposition irréalisable quand il dit : ceux qui mettent en pratique la loi seront justifiés. Ils remarquent que l'apôtre emploie le futur et non le conditionnel. Ils voient donc ici la prédiction d'un fait qui se produira au jour du jugement.
    "La justice imputée au croyant en vertu de sa foi est le point de départ et la base de l'œuvre du salut ; mais la sainteté réalisée en doit être le terme et le couronnement : l'une est la porte d'entrée dans l'état de grâce ; l'autre est la condition du passage de l'état de grâce à l'état de Gloire." Godet.
    Mais l'Evangile ne proclame-t-il pas l'entière gratuité du salut final lui-même ? S'il fallait avoir mis en pratique la loi pour être justifié, ceux qui acceptent la grâce à la onzième heure pourraient-ils avoir l'assurance de leur salut ? Et d'autre part, la sainteté parfaite, que suppose la mise en pratique de la loi tout entière, est-elle réalisable ici-bas ? (Comparer versets 6-10, notes.)
  • 2.14 Car lorsque des gentils, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que la loi commande, ces hommes, qui n'ont point la loi, sont une loi pour eux-mêmes ; Les interprètes sont divisés sur la manière dont on doit rattacher verset 14 à ce qui précède.
    Calvin et beaucoup d'autres pensent que les versests versets 14-16 sont destinés à prouver l'assertion de verset 12 "Ceux qui auront péché sans la loi périront aussi sans la loi."
    Paul voudrait justifier cette sentence prononcée sur ceux à qui la volonté de Dieu n'avait pas été spécialement révélée. Il fonde la responsabilité des païens sur les avertissements de leur conscience, comme il l'avait fondée déjà (Romains 1.18-21) sur la connaissance qu'ils pouvaient acquérir de Dieu au moyen de ses œuvres.
    La plupart des interprètes modernes relient les versets 14-16 à verset 13, les uns à la première affirmation de ce verset, les autres à la seconde, d'autres enfin à toutes les deux : il ne suffit pas de posséder la loi, il faut la pratiquer, pour être justifié ; c'est ce que prouve l'exemple des païens qui pratiquent naturellement la loi, ils l'ont donc écrite dans le cœur, et ils seraient justes devant Dieu, si la seule possession de la loi donnait la justice, au contraire, ils sont jugés par leur conscience suivant qu'ils ont ou non accompli la loi.
    Que signifieraient ces jugements intérieurs, s'il suffisait de connaître ou de posséder la loi pour être sauvé ?
    - La conjonction que nous traduisons par lorsque implique en grec une nuance que l'on pourrait exprimer par : "à supposer que cela arrive".
    Paul ne dit pas : les gentils, mais des gentils. Enfin, il ne dit pas qu'ils pratiquent "la loi" (comme au verset 27, voir la note), mais (grec) les choses de la loi, ce qui peut s'entendre d'un accomplissement partiel.
    Ils les font naturellement (grec par nature), c'est-à-dire spontanément, sans commandement écrit. Ils montrent ainsi qu'ils ont au-dedans d'eux le sentiment du juste et de l'injuste, mais cela ne veut pas dire qu'ils remplissent parfaitement et toujours les ordres de la voix intérieure.
    Néanmoins, puisqu'ils lui obéissent, ces hommes qui n'ont point la loi, sont eux mêmes leur propre loi, grec ceux-là, n'ayant pas de loi, sont loi pour eux mêmes.
  • 2.15 ils montrent, en effet, que l'œuvre commandée par la loi est écrite dans leur cœur ; leur conscience joignant son témoignage, et leurs pensées tantôt les accusant, tantôt aussi les défendant ; Ils montrent en effet... Il y a en grec un pronom relatif qu'on pourrait traduire : "eux, qui montrent..."
    L'œuvre de la loi, c'est le contenu de la loi dans son unité, toute la conduite que la loi prescrit, tandis que "les choses de la loi," (verset 14) c'étaient les préceptes de la loi dans leur multiplicité.
    - Grec : Leur conscience rendant témoignage avec (de ce qui est juste ou injuste) et leurs pensées (ou réflexions) accusant ou aussi défendant entre elles.
    La conscience est cette voix intérieure qui ne cesse jamais entièrement de témoigner en faveur de la vérité et de la justice, alors même que l'homme parvient à l'affaiblir, à l'obscurcir, en lui résistant, et à la fausser par ses sophismes.
    Elle rend témoignage avec, c'est-à-dire : son témoignage est d'accord avec le fait que le gentil accomplit les préceptes de la loi ; elle concourt avec lui à prouver que l'œuvre de la loi est écrite dans son cœur.
    Les pensées sont les conclusions que la raison tire des avertissements de la conscience ; par elles, l'homme en tantôt accusé, tantôt aussi, mais plus rarement disculpé, quand il juge ses actes.
    "Paul en appelle à ces discussions dont le cœur du païen lui-même est le théâtre et qui ont pour objet ses propres actes...Ses pensées elles-mêmes débattent entre elles sur la valeur morale des actes et de leur auteur. Il y a là, dans le cœur, un tribunal dressé, un avocat qui accuse, un autre qui répond, tout cela au nom d'un code lu, compris et appliqué comme le texte de la loi dans les débats des rabbins." Godet.
    D'autres entendent les expressions dont se sert l'apôtre non d'un débat intérieur, mais d'entretiens dans lesquels les païens discutaient entre eux la valeur morale de leurs actes.
  • 2.16 c'est ce qui apparaîtra le jour où Dieu jugera par Jésus-Christ les œuvres secrètes des hommes selon mon évangile. Entre verset 15 et verset 16 la construction est brisée, en sorte qu'il est difficile de savoir à quoi l'on doit relier verset 16.
    Plusieurs interprètes font des versets versets 14,15 une parenthèse et rattachent verset 16 à verset 13, ou aux dernières paroles de verset 12.
    Nous pensons plutôt que la mention du jour où Dieu jugera, accompagnée de l'indication spéciale que ce Jugement portera sur les œuvres secrètes (grec choses cachées) des hommes, est en relation dans la pensée de l'apôtre, avec le tableau de la lutte que se livrent dans le cœur du païen les pensées qui, tour à tour, l'inculpent et le disculpent. (verset 15)
    Actuellement, cette lutte n'apparaît pas aux regards. Mais au jour du jugement, quand tous les secrets seront découverts, on verra combien elle a été réelle, et suffisante pour établir la responsabilité des païens.
    Nous indiquons ce rapport en introduisant dans la traduction les mots : c'est ce qui apparaîtra, qui ne sont pas dans le texte.
    En énonçant les idées qui se pressent dans son esprit, Paul a omis ce membre de phrase, l'ellipse ne nous paraît pas trop forte pour être admissible.
    D'autres interprètes établissent la relation entre verset 15 et verset 16 en affirmant qu'il ne s'agit pas, à verset 16, du jugement dernier, mais du Jugement moral exercé dans les cœurs par la prédication de l'Evangile, quand elle trouve de l'écho dans les consciences et y provoque ce débat entre les pensées que décrit verset 15.
    Ils invoquent deux raisons en faveur de leur explication :
    1° Il n'y a pas dans le texte : "le jour où," mais : "un jour que," ce qui équivaudrait à : "lorsque, toutes les fois que."
    2° Le verbe peut être au présent, si on l'accentue différemment (les plus anciens manuscrits ne portent pas d'accents). Le sens serait alors : "Leurs pensées tantôt les accusent, tantôt aussi les défendent, lorsque, selon mon Evangile, Dieu juge, par JésusChrist, les choses cachées des hommes."
    Ce qui s'oppose à cette explication, c'est que le terme : "le jour" désigne toujours chez Paul le grand jour du jugement dernier ; l'omission de l'article ne lui ôte pas ce sens technique (1Corinthiens 5.5 ; 4.3-5 ; 1.8 ; 3.13 ; 1Thessaloniciens 5.4 ; 2Thessaloniciens 1.10 ; comparez Actes 17.31).
    - Le complément selon mon Evangile (comparez Galates 1.6-12 ; 2.2) se rapporte aux mots qui précèdent immédiatement : les choses cachées des hommes.
    L'enseignement de Paul, en abolissant la circoncision et les pratiques rituelles, qui étaient un élément essentiel de la justice légale des Juifs, faisait porter le jugement de Dieu uniquement sur les dispositions du cœur, sur les faits de la vie morale.
    Si l'on relie le complément selon mon Evangile soit à : Dieu jugera, soit à : par Jésus-Christ, il faut donner à l'expression mon Evangile un sens plus général : l'Evangile que je prêche en qualité d'apôtre, et qui est aussi celui des autres apôtres. Car l'idée que Dieu jugera le monde par Jésus-Christ était une croyance commune aux chrétiens d'origine juive et aux disciples de Paul.
    Mais le sens spécial que Paul donne ailleurs à l'expression : mon Evangile, peut amener à penser qu'il oppose au légalisme formaliste des Juifs, qui se glorifiaient de leur loi et de leurs pratiques extérieures, (verset 17 et suivants) cette affirmation, qui est bien un trait essentiel de sa conception du salut : Dieu regarde au cœur. Il jugera les œuvres secrètes des hommes.
    Cette application nous paraît recommandée par l'ordre des mots, dans le texte grec, et par le rapport que nous avons cru pouvoir constater entre verset 16 et verset 15.