Les dépendances
3. Les dépendances au niveau du corps
Type : Dossier
Thème : Les dépendances
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 134
Publié sur Lueur le
- Les dépendances
- Dépendance utile dans la pédagogie de Dieu
- Les dépendances au niveau du corps
- Les dépendances au niveau de l'âme
- Les causes et les remèdes de la dépendance
- Dépendances : découvrir le remède
Nos convoitises, nos addictions, nos esclavages proviennent de nos frustrations profondes.
Convoitises alimentaires
Excès. "Excès de table et choses semblables" (Galates 5:21).
Convoitises et déviations sexuelles
Dans bien des cas d'adultère, de divorce, la routine s'installe dans le couple. Un des conjoints rencontre une personne sympathique qui s'intéresse à lui, il devient amoureux, dépendant, obsédé par une idée fixe, un besoin impérieux de cette personne. L'illusion du bonheur, de trouver un nouveau sens à sa vie, un nouvel enthousiasme, l'amour vrai feront bientôt place à la souffrance d'une relation destructrice de l'estime de soi, du mariage et de la famille.
Combien de violeurs cherchent à apaiser leurs blessures, leurs angoisses, leur révolte dans une sexualité agressive et illicite !
Servitude du travail
(exemple des enfants d'Israël : Exode 1/13 ; Jérémie 34/11). La dépendance au travail ou à la religion est fréquente ; c'est une tentative d'établir notre valeur personnelle à travers nos actes, une tentative de plaire à Dieu et aux hommes par ce que l'on accomplit plutôt que par ce que l'on est, une dépendance au Moi plutôt qu'à Dieu. Derrière chaque "drogué du travail", il y a un enfant qui compense une mauvaise image de soi. Le travail peut nous rapprocher de Mammon et le chrétien peut aussi essayer de gagner la faveur de Dieu en pratiquant des rituels ou des bonnes oeuvres !
L'alcool
(de l'arabe "al kôhol" = le magicien ou les ténèbres) ou éthanol. Dans la Bible, un homme de Dieu tel que Noé a été touché par ce problème (Genèse 9/18-39), de même que Lot (boisson et inceste ! Genèse 19/27-38). Les excès étaient fréquents chez les peuples idolâtres de l'antiquité fêtes des dieux du vin Bacchus ou Dyonisos ! Même des chrétiens peuvent tomber dans ce piège. Les jugements de Dieu étaient sévères dans l'Ancien Testament : la condamnation à mort dans certains cas !
Le naziréat était déjà un engagement à l'abstinence, un voeu prononcé pour un temps plus ou moins long. Exemple Jean-Baptiste (Luc 1/15) ; les Récabites qui s'engageaient dans l'abstinence par fidélité à leurs ancêtres (Jérémie 35) les disciples dans l'église primitive (Ephésiens 5/18 ; 1 Timothée 3/3, 8 Romains 14/21).
La France est le premier consommateur et 10 % de la population a un problème de dépendance à l'alcool (avec son cortège de drames, d'accidents - même si l'alcoolémie au volant a été abaissée à 0.5g/l - de foyers et de vies brisés...) ! L'alcoolique est celui qui a perdu toute liberté de s'abstenir de boire de l'alcool. Il représente un patient sur cinq chez le généraliste (18 %), qui est en première ligne pour le dépistage et le suivi de ces patients qui, souvent, ne sont pas pris en charge.
On relève quatre situations de prise en charge :
- le consommateur pose un problème de santé latent ou patent : HTA, dépression... ;
- le consommateur pose un problème à des tiers (conjoint, famille, employeur, justice) : alcoolisation aiguë ou répétée ;
- le consommateur est incapable de contrôler sa consommation à long terme et présente des troubles somatiques, biologiques, sociaux. Le craving est un besoin impérieux de consommer un produit, une tension intérieure énorme qui ne cède qu'après consommation ;
- la dépendance alcoolique est évidente et une réduction de consommation entraîne des signes de sevrage.
Les complications sont nombreuses à long terme : cirrhoses et cancers, polyradiculonévrites, délire de jalousie, démence, épilepsie et DT surtout en période de sevrage, HTA, myocardiopathies, overdoses. Quelle hérésie, lorsque nous "trinquons", de parler "d'apéritif" et de clamer en choeur : "A votre santé", quand on sait que l'alcool est à l'origine de millions de morts !
On peut passer très lentement de la consommation régulière bien tolérée à la prédépendance (augmentation de la consommation pour ressentir les mêmes effets - l'alcoolique n'aime pas le vin, mais l'ivresse -) puis à la dépendance (c'est un processus lent et pernicieux : 10-15 ans) et à la déchéance.
On a défini l'alcool à ses différentes phases par trois couleurs : rose = plaisir, grise = refuge, noire = suicide.
Il existe également des conditions sociales favorisantes, un terrain familial prédisposant. Ce produit désinhibiteur aide et soulage au début, procure une évasion, apaise les souffrances morales, permet d'oublier une mauvaise image de soi, puis tue plus ou moins rapidement. Cette consommation excessive est parfois secondaire à une phobie sociale, un état de stress post-traumatique, une dépression ; c'est souvent l'alcoolisme qui engendre la dépression. La quête d'absolu et de paradis se transforme en enfer !
On nie longtemps que l'alcool est un problème, on a toujours des excuses pour boire (le travail, une fête, "ma femme m'a quitté"...), on reste seul avec sa culpabilité, son angoisse, sa solitude. Il convient de replacer ces personnes doucement devant la réalité (elles vivent dans le déni) et leurs responsabilités, sans juger ("elles ne gèrent plus les choses"), en respectant leur intimité, dans un climat de confiance. Comme pour les autres drogues, on retrouve la bipolarité jouissance - souffrance qui écartèle le malade alcoolique.
La personne dépendante ne pourra jamais plus consommer d'alcool !
L'abstinence est un mode de vie où l'alcool ne possède aucune place.
- Ce n'est pas un but en soi. C'est vivre libre, devenir soi-même et faire des choix personnels. Si le sevrage doit être définitif, il est parfois utile de commencer par des engagements limités, à court terme.
- C'est un moyen, une première porte à franchir avant d'ouvrir les suivantes.
Il est essentiel d'écouter, d'accompagner, de savoir prendre du temps car beaucoup feront des rechutes. L'important, c'est de ne pas rester par terre, d'apprendre à résister aux situations frustrantes. Les interrelations identificatoires, l'empathie, les consultations spécialisées, les CHAA, les services d'alcoologie, les associations sont autant de moyens utiles pour s'en sortir.
On nie longtemps que l'alcool est un problème |
Les thérapies de groupe sont les plus appropriées pour un changement de comportement et de pensée, elles ont un rôle de prothèse externe ("On boit souvent seul, mais l'on s'en sort à plusieurs"). On sera présent pour faire face à la pression culturelle constante, aider la famille et le conjoint souvent exaspéré ou méfiant. Il existe des groupes de parole pour dire son histoire, apprendre à communiquer. C'est là tout le chemin de la réinsertion familiale et sociale.
Dieu ne prend jamais de décision à notre place. Rencontrer Dieu va changer des choses dans notre coeur ; consulter est un acte d'humilité et de maturité. Un drame, une détresse, la crainte de mourir peuvent favoriser une prise de conscience, un retour à Dieu et une délivrance !
Le tabac
Il serait responsable de 30 % des cancers et de 10 % des décès (60 000 décès par an en France). Selon des estimations de l'OMS, les décès liés au tabac devraient tripler d'ici 25 ans (1997) pour atteindre 8.4 millions de morts chaque année dans le monde (1 à 1.7 millions par le SlDA à la même époque). Les personnes dépendantes du tabac (mesure possible avec un détecteur d'oxyde de carbone) meurent surtout de maladies cardiovasculaires (artérite, infarctus, AVC...), d'insuffisance respiratoire, et de cancer des voies aérodigestives supérieures. La nicotine entretient la dépendance, crée l'accoutumance et les goudrons (le benzopyrène en particulier) obstruent les artères, les poumons et sont cancérigènes.
Les drogues
Les drogues peuvent être classées en quatre groupes :
- psycholeptiques (dépresseurs du SNC, calmants, sédatifs). Exemple : BZD (rohypnol, tranxène), neuroleptiques, barbituriques, hypnotiques, alcool ou éthanol.
Recherche de la paix ou de l'oubli, de l'ivresse.
- psychoanaleptiques (excitants, stimulants). Exemple : thé, café, tabac, amphétamines, antidépresseurs, ecstasy, cocaïne (déjà en usage chez les Incas ; il faudra augmenter les doses pour obtenir les mêmes effets (accoutumance), le "crack" est de la cocaïne pratiquement pure), PCP ou phénylcyclidine ("angel dust") à l'origine d'agitation, confusion, distorsions visuelles et auditives, parfois convulsions, coma ou réaction dépressive ou psychotique.
Lutte contre l'ennui et la déprime.
- psychodysleptiques (hallucinogènes). Exemple : hachisch (chanvre indien ou cannabis - le principe actif est le delta9 - tetrahydrocannabinol, il a une élimination très longue ; connu des Scythes cinq siècles avant Jésus-Christ, des Derviches et de Baudelaire, il provoque l'ivresse cannabique, perturbe les performances psychomotrices, démotive souvent du travail et des études), LSD (alcaloïde de l'ergot de seigle, diéthylamide de l'acide lysergique), mescaline (extraite du peyotl, cactus du Mexique), psilocybine (qui provient d'un champignon du Mexique provoquant des états extatiques avec visions, glossolalie, amour fraternel), kétamine (dissociation, coma, décès) ; on peut aussi y classer l'alcool.
Besoin de rêve, de surnaturel.
- analgésiques et euphorisants (opium, du pavot et ses dérivés : héroïne, morphine de Morphée, dieu du sommeil, codéine, méthadone). Ces produits créent rapidement des dépendances physiques et psychologiques. Nietzsche était un morphinomane. La pilule de la jouissance et du bonheur n'existe pas.
Besoin de calmer sa souffrance.
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