Héritiers de Dieu
6. Comment entrer en possession de l'héritage : la majorité de l'héritier
Type : Livre en ligne
Thème : Vie Chrétienne
Source : Carnets Croire & Servir
Réf./Date source : n°2
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- Héritiers de Dieu
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- Comment entrer en possession de l'héritage : la majorité de l'héritier
A une époque où l'on ne connaissait pas la radio, un cargo naviguant vers le Brésil, capta les signaux de détresse d'un navire qui croisait à quelque distance. Le temps était beau, la mer calme. De loin le navire en détresse ne présentait rien d'anormal. « Que peuvent-ils bien avoir ? » se demandait le capitaine du cargo tout en se rapprochant. Quand il ne fut plus qu'à quelques encablures il comprit alors ce message : « De l'eau ! Nos réserves sont épuisées. Nous mourons de soif. Puisez autour de vous, répondit le capitaine, vous êtes à l'embouchure de l'Amazone ».
L'Amazone, s'il est par sa longueur le troisième fleuve du monde, est le premier par son débit. A la saison des pluies, la masse d'eau qu'il déverse dans l'Atlantique est si considérable que le cours du fleuve se prolonge de plusieurs centaines de kilomètres dans l'Océan, de telle sorte qu'un navire qui vogue dans ces parages, se trouve sur une masse d'eau douce bien avant d'apercevoir la terre.
C'était le cas du navire en détresse ; ses passagers et son équipage mouraient de soif, alors qu'à portée de leurs mains, ils avaient des réserves d'eau potable suffisantes pour abreuvoir des millions de gosiers.
Il y a ainsi à travers le monde des multitudes de nos semblables dont la vie languit et dont l'âme se dessèche. Ils ont soif. Soif de justice, soif de vérité, soif de liberté, soif d'affection, soif de vie vraie. Ils ont tout essayé, du moins ils le pensent, mais rien, ni personne n'a pu étancher leur soif.
Pourtant c'est la grande et extraordinaire nouvelle que nous proclamons là, tout près, à portée de main, se trouve l'Océan immense aux trésors infinis, capable de combler tous les hommes de toutes les générations que la terre a portées et de toutes celles qu'elle portera encore.
Cette immensité, c'est l'héritage de Dieu qui est échu maintenant à ses héritiers. La Bible, le testament de Dieu, décrit cet héritage ; elle dit aussi qui sont les héritiers et comment l'héritage va passer entre leurs mains. Nous avons examiné cela dans nos précédents messages.
Nous avons découvert alors, à la lumière de ce testament, que les héritiers de Dieu, ce sont ses enfants : « Si tu es fils, avons-nous lu, tu es aussi héritier, héritier de Dieu (Ga 4.7) et cohéritier de Christ ». Nous avons aussi noté que les hommes, s'ils sont par nature créatures de Dieu, ne sont pas ses enfants, mais qu'ils peuvent le devenir. Ceux qui se repentent de leurs péchés et qui croient en Jésus-Christ sont alors adoptés par Dieu comme ses enfants ; désormais les richesses du divin héritage leur sont assurées.
Nous avons relevé, en outre, que pour que le testament prenne effet, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Mais la Bible nous montre que le Crucifié du Calvaire au premier siècle de notre ère, Jésus-Christ, était pleinement Dieu. Or, proclame-t-elle, Jésus-Christ est mort. Aussi l'héritage peut-il passer désormais aux héritiers. Il devient leur propriété.
L'entrée en jouissance
Cependant, la Bible, le testament qu'il faut consulter pour tout ce qui concerne cet héritage, contient une dernière clause. Elle nous précise quand et comment les héritiers auront la pleine jouissance de l'héritage. En particulier, elle affirme que « l'héritier, aussi longtemps qu'il est un enfant, ne diffère en rien de l'esclave quoiqu'il soit le maître de tout, mais il est soumis à des tuteurs et à des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père » (Ga 4.1-2).
Aujourd'hui, tant qu'un héritier est mineur, il ne dispose pas de son héritage ; c'est à sa majorité seulement qu'il le pourra. En attendant le tuteur et le subrogé tuteur gèrent ses biens, lui allouant ce dont il a besoin. Dans les pays où la monarchie a subsisté, si le monarque régnant vient à disparaître, l'héritier de la couronne ne monte sur le trône qu'à sa majorité, en attendant une régence est instituée.
Pour que l'héritier de Dieu entre en possession de son héritage, il ne doit pas non plus être un enfant mineur. Lorsque la Bible déclare cela, elle ne veut pas dire qu'au moment où un croyant arrive à ses vingt-et-un ans, il va disposer lui-même de toutes les richesses dont elle parle. Les enfants dont il est question, ce sont des enfants selon l'Esprit, ceux qui sont nés de Dieu, qui ont connu ce que le Christ a appelé la nouvelle naissance. Des vieillards de quatre-vingts ans peuvent ainsi être des nouveau-nés à la vie de l'Esprit, de la même manière que des jeunes gens de quinze ou seize ans.
L'âge physique, en effet, n'a rien à voir avec l'âge spirituel. La majorité spirituelle ne dépend pas non plus du nombre d'années qui se sont écoulées depuis la nouvelle naissance. Dieu a d'autres normes pour la fixer. Il est ainsi des enfants de Dieu qui après deux ou trois ans de vie chrétienne authentique sont près de la majorité ; d'autres, par contre, après vingt ou trente ans de vie chrétienne en sont encore à la stature de nourrissons !
Chrétiens majeurs
Les lois humaines ne permettent pas aux enfants mineurs qui ont hérité de gérer eux-mêmes leur héritage ; la mesure est sage. Ces héritiers là auraient tôt fait de gaspiller leur héritage.
S'il en va ainsi dans les choses temporelles, à combien plus forte raison dans les choses éternelles. Dieu, par le tuteur qu'il a placé aux côtés de ses enfants pour les conduire, le Saint-Esprit, ne les laisse pas mettre la main inconsidérément aux richesses de son héritage ; ils les dilapideraient; ils en feraient mauvais usage. Il donne à chacun, au contraire, nous dit la Bible, selon la mesure de sa foi (Mt 8.13, Mt 9.29).
C'est pour cela que les apôtres, à l'exemple du Christ, ont appelé les croyants à grandir dans la foi. La prédication apostolique est une invitation constante à sortir de la stature d'enfant pour celle d'homme. Le désir de Dieu, écrit l'apôtre Paul, c'est que tous les croyants parviennent à l'état d'hommes faits, à la mesure de la stature parfaite du Christ, qu'ils ne soient donc plus des enfants (Ep 4.12-14). Croissez, grandissez, devenez des hommes, proclament les apôtres les uns à la suite des autres (voir par exemple 2 Pi 3.18).
Faire du bien
Dans un monde aux besoins immenses, il est plus que jamais nécessaire que les enfants de Dieu soient des hommes faits pour être en mesure, ayant accès aux richesses de l'héritage de Dieu, de répandre sur leurs semblables ses diverses grâces. La Bible dit que le père des croyants, leur type, c'est Abraham (Rm 4.16) ; elle dit aussi qu'il est devenu par la stature de sa foi « une source de bénédictions pour toutes les familles de la terre » (Gn 12.3). Devenons des enfants de Dieu majeurs. Quel bien alors pourrons-nous faire autour de nous!
On entend souvent des gens gémir à cause de leur incapacité à soulager les détresses de leurs semblables. « Si j'étais riche, disent-ils, je le pourrai ». « Eh bien, vous pouvez devenir riche en entrant dans la famille de Dieu. Dieu a tout accompli pour cela ; à vous de le vouloir maintenant ».
A vous, enfant de Dieu, de croître dans la grâce et dans la connaissance de Jésus-Christ pour disposer avec lui de l'abondance de l'héritage.
Il faut grandir
Mais la croissance, se récrieront certains, cela ne se commande pas ! Non, sans doute. Pourtant, regardez les enfants. Que ne fait-on pas pour eux ? Quand le moindre incident se produit dans leur croissance, s'ils ne prennent pas de poids par exemple, ou s'ils ne marchent pas, ne parlent pas à l'âge normal, on déploie toutes les ressources de la science pour remédier à cette situation. Il y a de même des moyens à la disposition du croyant pour lui permettre de croître ou de croître mieux dans la vie spirituelle.
Pour qu'un nouveau-né se développe il faut le nourrir. L'enfant de Dieu doit aussi se nourrir rationnellement. Son aliment c'est la Parole de Dieu. Elle convient à tous les âges : ici elle est le lait spirituel et pur dont ont besoin les nouveaux-nés (1 Pi 2.2) ; ailleurs elle est une nourriture solide. L'auteur de la lettre aux Hébreux souligne l'anomalie de la croissance de ses correspondants : « Vous qui devriez être depuis longtemps des maîtres... vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments...! Vous en êtes à avoir besoin de lait, au lieu d'une nourriture solide ! Or, celui qu'on nourrit encore au lait ne saurait comprendre la parole de la justice; il n'est encore qu'un enfant » (He 5.12-13).
Pour tendre vers la stature de l'adulte, c'est de toute la Parole de Dieu que le croyant doit se nourrir ; la Bible nous parle, c'est vrai, mais aussi elle nous nourrit.
Il faut s'instruire
Au fur et à mesure qu'un enfant grandit, on l'instruit et on l'éduque. On lui apprend à se conduire, à penser, à travailler. L'enfant de Dieu, pour que sa croissance se poursuive, a besoin d'être ainsi formé ; il doit se mettre à une triple école :
l'école de la Bible pour apprendre la pensée de Dieu ;
l'école du Saint-Esprit pour comprendre cette pensée et la vivre;
l'école de l'Eglise (c'est-à-dire de l'assemblée des croyants, des enfants de Dieu) pour mettre en application, pratiquement, l'enseignement reçu.
En outre, c'est là dans la communion des frères et soeurs que les divers ministères que Dieu donne, trouvent leur expression et amènent les croyants à être aptes à leur service, à devenir des hommes faits (Ep 4.11-16).
Hommes et femmes de Dieu
Au cours des siècles, des hommes et des femmes en grand nombre ont eu ainsi une vie débordante. Ils avaient accès aux trésors même de Dieu. Et eux qui, pour la plupart, n'étaient rien, devenus les héritiers de Dieu, ont pu répandre sur notre terre toutes sortes de bénédictions.
L'apôtre Paul porta l'Evangile d'un bout à l'autre du monde antique ; il pouvait communiquer différents dons spirituels à ses frères dans la foi (Rm 1.11) et leur servir d'exemple (1 Co 11.1). Son influence, dix-neuf siècles après, demeure considérable, plus profonde que celle d'aucun autre homme. Et pourtant, il disait qu'il n'était qu'un avorton (1 Co 15.8) ! Mais quand un avorton se met à « vivre Christ » (Ph 1.21), alors les mesures des hommes deviennent insuffisantes.
William Carey n'était qu'un pauvre ouvrier savetier. Mais quand il fut devenu un homme de Dieu, il ouvrit la voie à toute l'oeuvre des missions et fut l'instrument de Dieu pour rendre accessible à sa Parole, par ses multiples traductions, le tiers de la population du monde. Il savait que l'on peut attendre de grandes choses de Dieu et par conséquent en tenter de non moins grandes pour lui : les richesses de l'héritage divin sont inépuisables.
On présente parfois les D.-L. Moody, les Ch. Spurgeon, les H. Taylor, les Ch. Studd, pour n'en citer que quelques-uns, comme des « géants de la foi ». En réalité, ils ont simplement été des hommes de Dieu, disposant par là même de l'héritage d'en-haut.
Trop souvent, nous nous contentons d'être des enfants de Dieu. Nous pensons à Gédéon qui était le plus petit de la plus petite famille de sa tribu ; nous pensons à Jérémie qui n'était qu'un enfant (Jg 6.15, Jr 1.6). Mais nous oublions que de Gédéon et de Jérémie, Dieu a fait des colonnes d'airain ; d'enfants qu'ils étaient il en a fait des hommes.
Etaient-ils d'une autre nature que nous ?
Non!
Dieu aurait-il changé ?
Non plus.
Alors si nous sommes restés pour la plupart de si petits croyants, cela ne dépend que de nous. Il dépend aussi de nous que nous devenions des hommes et des femmes de Dieu « aptes à toute bonne oeuvre » (2 Tm 3.17).
L'ambition de tout enfant n'est-elle pas de devenir « grand », d'être un adulte ?
Qu'une même ambition remplisse le coeur de tout enfant de Dieu, l'ambition de grandir en Jésus-Christ, jusqu'à atteindre sa stature qui est parfaite.
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