Jeûne et prière
7. Citations sur le Jeûne

Le jeûne associé à la prière

«Dans la Bible, le jeûne est plus souvent associé à la prière qu'à la pénitence. Il s'agit moins d'une pratique régulière que d'une observance occasionnelle qui exprime l'intention de chercher la volonté ou la bénédiction de Dieu ; à cette fin, le croyant se détourne de toute nourriture et de tout ce qui peut distraire (...). Ainsi l'Eglise d'Antioche jeûna avant d'envoyer Paul et Barnabas pour leur premier voyage missionnaire. Et Paul et Barnabas firent de même avant de désigner des Anciens dans toutes les jeunes Eglises qu'ils avaient fondées. Des entreprises spéciales requièrent des prières spéciales ; et une prière spéciale peut inclure le jeûne.»

John STOTT
Matthieu 5-7 Le sermon sur la montagne, Lausanne : PBU-Emmaüs, 1987

Le caractère caché de l'exercice de piété

«L'ascèse¹ est sans cesse guettée par le désir pieux et impie de se faire, par la souffrance, l'égale de Jésus-Christ. En elle sommeille aussi toujours la prétention de se mettre à la place de la souffrance du Christ, d'accomplir soi-même l'oeuvre de la souffrance du Christ, qui consiste à tuer le vieil homme. (...) elle veut être vue ; elle est le reproche vivant, dépourvu de miséricorde, adressé aux autres hommes ; car elle est devenue une voie de salut ! Dans une telle " publicité ", on a véritablement sa récompense, dans la mesure où on la recherche auprès des autres hommes.»

«Parfume ta tête et lave ton visage" (...) Jésus dit à ses disciples de rester parfaitement humbles dans les exercices volontaires de l'humilité, de ne jamais en accabler les autres, comme avec des reproches ou un code, mais, bien au contraire, d'être reconnaissants et joyeux de ce qu'il leur est permis de demeurer au service de leur Seigneur. Ce n'est pas du joyeux visage des disciples comme type du chrétien qu'il est ici question, mais du caractère véritablement caché de l'acte chrétien, de l'humilité qui n'est pas informée d'elle-même, de même que l'oeil ne se voit pas lui-même mais ne voit que " l'autre ". Ce caractère caché sera un jour révélé, mais ce sera par Dieu seul, et non par lui-même.»
¹ D. Bonhoeffer désigne ainsi le jeûne en commentant Matthieu. 6:16-18

Dietrich Bonhoeffer
Le prix de la grâce, Genève et Paris, Cerf et Labor et Fides, 1985

Le vrai sens du jeûne

«Le vrai sens du jeûne doit se définir en fonction de l'anthropologie biblique : l'homme est âme de son corps. Le corps est l'expression de l'âme. Il est le lieu de l'adoration. Bien sûr, l'intériorité est ce qui compte avant tout. Mais l'homme n'est pas pur esprit. Il a besoin de traduire corporellement les sentiments de son âme (...). Pour exprimer notre tristesse, notre humiliation, notre dépendance totale de Dieu, notre prière, le jeûne a sa place. Chacun est libre de prier avec son corps comme il l'entend d'une manière individuelle ou collective... Le corps est le moyen de l'être. N'ayons donc pas peur de mettre notre corps et notre coeur à l'unisson. Laissons les pensées intérieures de notre coeur modeler notre corps. Associons notre être extérieur à notre être intérieur afin que notre être tout entier exprimer sa foi et sa prière. C'est dans ce sens que le jeûne est à redécouvrir. Mais attention ! sauvegardons la liberté et l'amour!»

Jean-François et Catherine GOTTE

Le jeûne, une attitude de disponibilité

«Le jeûne n'est pas un but en soi ni un moyen mais un climat de confiance, de disponibilité, de dépendance dans lequel on désire rencontrer Dieu.»

Yann NEWBERRY
Disponible devant Dieu, Une étude sur la pratique du jeûne biblique,Pierrelatte : Ed. Biblos, 1996

Commentaires (0)