Suicide : solution ou impasse ?
4. Expliquer le suicide
Type : Dossier
Thème : La mort
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 128
Publié sur Lueur le
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Deuxième groupe, les techniciens qui instrumentalisent le suicide. Au premier rang, les médecins qui affirment que, parmi les suicidés, au moins 60% étaient atteints de dépression nerveuse, 30 % étaient toxicomanes, restent 10 % de divers (suicide philosophique, altruiste, euthanasie, suicide psychotique.). A l'appui de ces explications, l'expérience de l'île de Gotland, en Suède. On a donné pendant deux ans aux médecins généralistes une formation spécifique sur la dépression et son traitement. A la suite de cela, on a vu les suicides diminuer de 60 %, la prescription d'antidépresseurs augmenter de plus de 50 %, celle des benzodiazépines et neuroleptiques diminuer de 25 %. Le coût du programme a été estimé à 400 000 couronnes et le bénéfice situé dans une fourchette de 17 à 285 millions de couronnes.
Autre technicien, le sociologue dont le plus illustre représentant est Durkheim, qui, dans un ouvrage de référence en 1897, définit une classification et une explication du suicide en fonction de l'intégration sociale. Il distingue le suicide égoïste, accompli pour des raisons strictement personnelles, reflétant un mal-être et une mauvaise intégration ; le suicide altruiste de celui qui est tellement bien intégré qu'il est prêt à donner sa vie pour la survie ou l'intérêt du groupe, le suicide anomique survenant dans un contexte de perte de repères moraux, d'un effondrement des valeurs, et le suicide fataliste, échappatoire à un avenir muré, à un sentiment d'impasse.
Les psychologues enfin donnent plusieurs types de classification. On pourra distinguer par exemple le suicide dépressif, agressif ou punitif (pour soi et pour les autres) oblatif (sacrificiel), ludique, ordalique (fuite ou chantage). D'autres, en prenant l'image de la porte, parleront du suicide comme porte de secours (face à une impasse), porte de sortie (quand le vie ne vaut plus la peine d'être vécue) ou porte d'entrée (type « transit » de l'OTS).
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