Agressions sexuelles et secrets douloureux
4. Une écoute qui délivre
Type : Dossier
Thème : Abus et Harcèlement
Source : Jean-Louis Lafont
Publié sur Lueur le
- Agressions sexuelles et secrets douloureux
- Les sans voix
- Secrets et silence sont facteurs de séquelles
- Une écoute qui délivre
- De la compassion, à l'action
- Plusieurs éléments sont guérissants
- Agressions et abus : Quelques définitions légales
- Le consentement
- Agressions sexuelles : exemples de prévention (1)
- Agressions sexuelles : Exemples de prévention (2)
- Qui n'a pas de secret douloureux
- Agression sexuelle : Pourquoi les victimes ne parlent pas.
Un bon départ est de parler à un tiers digne de confiance. Proverbes 18:21 : La mort et la vie sont au pouvoir de la langue Nos paroles sont appelées à créer. Parler permet à la victime d'enclencher le changement. Mettre fin au silence est puissant.
Pas si facile de trouver une oreille attentive qui écoute sans curiosité, qui est juste simplement là pour accueillir la confidence. Quand une personne se confie, c'est au prix d'un effort considérable et de beaucoup de courage. D'un côté parler est une prise de risque, et de l'autre avoir quelqu'un qui écoute sans juger est très nouveau.
Ecouter est l'affaire de tous et chacun de nous peut développer son écoute. On vous dira sans doute que c'est réservé aux professionnels, mais on se souviendra aussi que ce sont des amateurs qui ont construits l'Arche de Noé, et des professionnels le Titanic… Tout ça pour dire qu'on a besoin de tout le monde pour aider et être aidé.
Commencez par écouter, juste écouter et soutenir en silence. Ecclésiaste 3:7 : Il y a un temps pour se taire et un temps pour parler. Parfois écouter sans répondre est très puissant et réconfortant. Job au cœur de l'épreuve vit ses trois amis venir le réconforter. Ils s'assirent avec lui par terre, pendant sept jours et sept nuits ; personne ne lui dit un mot, car ils voyaient que sa douleur était très grande (Job 2:13).
Je recommande dans un premier temps de faire acte de présence et de garder le silence. La seule présence et l'écoute sont une grande puissance pour une personne éprouvée. Elles expriment une présence qui comprend et qui dit je suis juste là pour toi, à tes côtés, le temps nécessaire. Présence et écoute réconfortent. Garder le silence et être simplement présent, fait une grande différence.
Etre juste présent avec la victime, permet à cette dernière de s'apprivoiser avec vous. Se faire doucement à l'idée qu'elle pourrait vous parler. Nous savons que pour la victime d'agressions sexuelles, parler présente des risques pour elle-même, sa famille et l'entourage. Il faut donc la soutenir, lui dire qu'on va l'aider. C'est très important car cela brise l'isolement dans lequel elle se trouve. Manifestez aussi de l’affection à l’enfant ou l'adulte, qui a besoin de réconfort et d’empathie.
Il est bon de féliciter celui ou celle qui se confie car il est guérissant d'être cru par la personne qui écoute. Les premières réponses à donner seront :
- "Je te crois... "
- "Ce n'est pas ta faute."
- "Tu n'es pas responsable"
Laissez la personne s'exprimer sans l'interrompre. Ce qui peut faire obstacle à votre écoute, c'est que l'émotion vous submerge. Dans ce cas-là, on peut avoir tendance à faire ce qu'on appelle les "trop vite", consoler "trop vite", rassurer "trop vite", conseiller "trop vite", etc. N'évitez pas d'être touché, mais attention aux "trop vite".
Il est indispensable d'exclure ses idées préconçues et toute tentative d'interprétation.
Celui qui répond avant d'avoir écouté fait un acte de folie et s'attire la confusion. Proverbes 18:13
Prenez le temps d'écouter, les conseils viendront plus tard. Acceptez et croire ce que dit la personne (ce n'est pas toujours facile)
© Jean-Louis Lafont
Thérapeute, conférencier, auteur du livre "Agressions sexuelles et secrets douloureux" lire l'intro et commander sur www.jeanlouislafont.com - Esaïe 61:1-4
Commentaires (0)