Il Faut Que Ca Change
6. Commencez par le commencement
Type : Livre en ligne
Thème : Non classés
Source : Carnets Croire & Servir
Réf./Date source : 136-137
Publié sur Lueur le
- Il Faut Que Ca Change
- Et Que Ca Change !
- Ca ne peut plus durer comme ça
- Que les autres changent
- Le vaccin pour faire de braves gens
- Commencez par le commencement
- Le vrai restaurateur
- Révolutionnaire... ou révolutionné ?
- Une vie manquée, combien ça coûte ?
- Du pareil au même
- Quel genre de soucis cultivez-vous ?
- Replâtrer, ou tout changer
- Plus jamais comme avant
Un journaliste américain était venu interviewer l'écrivain Marcel Aymé, qui n'était pas spécialement bavard. Aux questions classiques qui lui avaient été posées, il avait fait ses réponses habituelles:
- Oui... Non... Peut-être.... Ah ! Ah !
Le journaliste ne se tint pas pour battu. Il posa une question qui sortait du commun:
- Supposez, maître, qu'après votre mort, vous reveniez sur la terre. Changeriez-vous quelque chose à votre comportement ?
Oui, répondit lentement l'écrivain. Voyez-vous Monsieur, je crois bien que je me coifferais avec la raie au milieu.
C'est tout ce que le journaliste put obtenir. Assurément, Marcel Aymé n'avait pas le moindre désir de changer quoi que ce soit à sa façon de vivre . En cela, tant lui ressemblent...
Chassez le naturel...
...et il revient au galop. Sans doute connaissez-vous ce dicton, tout chargé de bon sens . En voici deux illustrations :
Un homme rasé, propre, vêtu de neuf, sonne à la porte d'une villa cossue et se présente :
- Bonjour madame, je suis ce clochard qui vous ai souvent demandé du secours pendant l'hiver. Je suis venu vous remercier pour votre bonté à mon égard et vous dire que, désormais, je n'aurai plus besoin de votre aide.
C'est que notre homme vient de gagner une somme importante au loto et en a profité pour faire peau neuve, s'habiller convenablement, louer un appartement et se reclasser dans la société.
Mais, quelques semaines plus tard, nouveau coup de sonnette à la même villa. Le clochard est de retour, plus lamentable qu'auparavant. La transformation a été de bien courte durée car, de nouveau, il a plongé dans l'alcool et les mauvaises fréquentations. Si bien qu'il en est à nouveau réduit à faire la manche. Réellement, le naturel est revenu au galop !
Est-elle imaginée ou authentique, la scène, qui, maintenant est rapportée ici ?
- Cette fois-ci, ma décision est prise ! A partir d'aujourd'hui, je ne boirai plus... Je serai un autre homme, je te le promets ! assure Gontrand à sa femme.
Elle en prend note. Seulement, le soir même, le mari rentre à la maison comme à l'habitude, marchant tout de travers.
- Et alors, lui dit sa femme, où sont donc tes bonnes résolutions ? Tu voulais devenir un autre homme !
- Pas de chance, répond Gontrand. C'est que l'autre homme, lui aussi, il aime boire !
Là encore, le naturel est revenu au pas de course. Il nous est impossible de nous transformer par nous-mêmes, d'être libérés de notre tempérament et des passions qui nous tenaillent par notre seule bonne volonté. Pendant si longtemps, nous avons vécu dans l'esclavage de ce qui dominait sur nous.
Un acteur célèbre aimait à répéter à qui voulait l'entendre:
- Ce n'est pas difficile de renoncer au tabac : je l'ai fait des centaines de fois.
Et il continue de fumer de plus belle.
Nous ne le dirons jamais assez. Le seul moyen pour être libéré des chaînes qui nous enserrent c'est de reconnaître notre totale incapacité à nous en affranchir et de demander à Jésus-Christ de le faire. Surtout, ne comptons pas sur notre propre force : elle n'est que faiblesse.
Le naturel peut cependant être chassé
Lorsque j'étais aumônier de prison, j'ai rencontré plusieurs fois un détenu qui se faisait fort de ne plus commettre de méfaits. Il demeurait cependant insensible au message de l'Évangile.
- C'est la dernière fois que vous me voyez ici me disait-il. Maintenant, j' ai décidé de prendre le taureau par les cornes !
Mais il faut bien croire que le taureau ne se laissait pas faire, car, quelques semaines plus tard, notre homme se retrouvait à nouveau derrière les barreaux.
Quelle différence avec d' autres prisonniers qui eux, ont ouvert leur coeur à Jésus-Christ !
Victime d'une lourde hérédité, ses parents ayant été déchus de leurs droits paternels, Michel se trouve confié à l'assistance publique et élevé dans un orphelinat religieux. Il en sort révolté contre la religion, contre Dieu et la société.
- Quand j'ai quitté cet établissement, témoigne-t-il, j'ai mené une vie complètement débauchée. J'ai désobéi à tous les commandements de Dieu. Je me suis ruiné la santé par toutes sortes de vices à la suite de l'alcoolisme. Enfin, en 1967, j'ai été relégué à la suite de multiples condamnations.( La relégation était une peine perpétuelle d'emprisonnement pour les multi-récidivistes que l'on jugeait irrécupérables. Elle fut supprimée en 1970 et remplacée par la tutelle pénale).
- En 1968, ajoute Michel, j'ai été poussé à prier et à rechercher Dieu. J'ai vécu quelques périodes de découragement, des journées dans le noir, mais il y avait toujours une voix qui me disait: "Tu n'es pas perdu; reviens donc à Dieu !" Ensuite, dans la prison où j'ai été transféré, un pasteur est venu me voir et m'a donné un Évangile selon Jean
Il m'a proposé de suivre des cours par correspondance sur la Bible , et c'est ce que j'ai fait. J'ai aussi reçu de la littérature chrétienne et je me suis converti à Jésus-Christ.
Le déchirement du coeur
Michel ne peut dissimuler que cela ne s'est pas fait sans luttes intérieures. Il revenait de loin, et il a fallu un certain temps pour que sa vie soit reconstruite:
Cependant, j'ai souvent douté et j'ai même murmuré contre Dieu. J'ai vécu plus de trois ans comme un chrétien qui ne l' était que de nom.
"Je me disais en moi-même: "Pourquoi les chrétiens ont-ils la paix dans leur coeur et sont heureux, et pas moi ? ". Alors le Seigneur m' a dit : "Ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur !, priant seulement des lèvres et suivant des cérémonies qui sont sauvés, mais uniquement ceux qui se repentent sincèrement. Pendant toute la vie, il ne faut pas admettre le péché, mais le fuir, le condamner, et mettre ma Parole en pratique" (voir Evangile selon Matthieu, ch.7, v 21 ).
"J'ai lu aussi que, dans la Bible, Dieu nous dit: "Déchirez vos coeurs, et non vos vêtements."(Livre du prophète Joël, ch. 2, v 13). Je suis passé par une repentance sincère, et Dieu m' a transformé. Maintenant, je suis heureux."
Dans sa conclusion, Michel faisait allusion à la coutume pratiquée autrefois par les Israélites en signe de deuil, de profonde indignation, de désespoir ou de repentance : ils déchiraient leurs vêtements. Mais cet acte n'avait de valeur aux yeux de Dieu que dans la mesure où il était accompagné d'une profonde repentance.
En quelque sorte, la repentance est le déchirement du coeur.
Billy Graham, l'évangéliste mondialement connu qui participa à plusieurs séries de réunions à Paris, a cité cette anecdote :
Au Moyen-Age, un seigneur appela un de ses valets, qui était un croyant convaincu, et lui posa cette question :
- Je vais mourir, mais je ne sais pas très bien si j'entrerai au Paradis. Dis-moi, que dois je faire ? Fidèle et sage, le valet, connaissant bien son maître et sachant qu' il était orgueilleux, lui répondit :
- Maître, si vous voulez être sauvé, allez dans la porcherie. Mettez-vous à genoux sur le fumier et dîtes : "Seigneur, aie pitié de moi qui suis un pécheur !"
Le seigneur répondit :
- C'est impossible que je fasse cela. Que diraient mes serviteurs et mes voisins ?
Une semaine plus tard, le maître rappela. son valet :
- Jacques, qu' as-tu dit qu' il fallait que je fasse pour être sauvé ?
- Maître, il vous faut aller dans la porcherie.
- J'ai réfléchi et je suis prêt à y aller.
- Maître, en fait, vous n'avez pas besoin de vous y rendre. Il suffit que vous soyez prêt à y aller.
On devine qu'alors le seigneur implora du fond de son coeur :
- Ô Dieu ! aie pitié de moi qui suis un misérable pécheur !
C'est cela le véritable déchirement du coeur, et c'est la condition indispensable pour que survienne ensuite un authentique changement de vie.
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