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Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ?
7. La souffrance : l'Eternel parle

Auteur :
Type : Livre en ligne
Thème : La souffrance
Source : Carnets Croire & Servir
Réf./Date source : 35  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ?
  2. La souffrance : réponse des amis de Job
  3. La souffrance : réponse d'Elihu
  4. La souffrance : la réponse de Job
  5. La souffrance : réponse de l'auteur de Job
  6. La souffrance : l'Eternel parle
  7. La souffrance : La Croix
  8. La souffrance : appendice sur la souffrance éternelle

Comment comprendre que ce discours de Dieu ait eu ce résultat ?

Evidemment, puisque c'était l'Eternel qui parlait, a priori il disait ce qu'il fallait. Mais pouvons-nous aller un peu plus loin et voir le rapport entre la question et la réponse ?

Au fond, à quoi se résume la longue déclaration du Seigneur ?

C'est une saisissante révélation de la puissance, de la sagesse et aussi de la sollicitude du Créateur. Il est le Maître absolu de tous les éléments de la nature. Il règle souverainement la marche des étoiles et le cycle du temps. Il prend soin de toutes ses créatures, même les moins sympathiques. Il apaise la faim des lionceaux et prépare au corbeau sa nourriture (Jb 39.1-3). Il fournit les armes nécessaires à l'hippopotame (Jb 40.14) et donne au crocodile un genre de structure qui ne manque pas de beauté (Jb 41.3). Et cela suffit à Job. Il est consolé. Nous sommes heureux que la fin du chapitre 42 nous fasse assister au rétablissement physique, matériel et social du patriarche. Mais même si le livre se terminait au chapitre 42 verset 6, l'histoire s'achèverait bien. Le problème serait résolu.

En fait, si nous y réfléchissons, quand nous souffrons, l'essentiel n'est pas de savoir pourquoi, l'essentiel est d'être assurés que nous sommes dans la main d'un Dieu tout-puissant, tout sage et tout bon. Car alors, nous pouvons être convaincus qu'il saura tout conduire à bonne fin.

Quand un automobiliste est victime d'une grave collision, bien sûr, il peut souhaiter savoir comment l'accident s'est produit, qui en est responsable, quels en sont les témoins et comment ils interviendront au tribunal. Tour cela ne manque pas d'intérêt. Mais ce qui lui importe avant tout, c'est qu'une ambulance se trouve sur les lieux et qu'il puisse être confié rapidement aux mains d'un bon chirurgien qui remettra en état ses membres abîmés.

Que l'on m'excuse d'avancer dans le cadre d'un sujet aussi solennel un exemple qui paraîtra trivial, mais comme il est facilement vérifiable, je pense qu'il vaut la peine d'en parler. Combien souvent j'ai été amusé d'entendre des gens enrhumés poser la question : « Où est-ce que j'ai bien pu attraper ce rhume ? » A quoi cela servirait-il de le savoir ? A éviter des imprudences ? Si souvent, on a un refroidissement sans avoir rien fait pour le contracter, et d'autres fois après s'être exposé à des courants d'air, à la pluie et à la neige, l'on reste indemne. N'empêche qu'on pose la question. Ce qui serait beaucoup plus intéressant, c'est de savoir comment se débarrasser du rhume ! La prochaine fois que vous entendrez quelqu'un se demander comment il s'est enrhumé, pensez à Job et aux questions oiseuses que nous nous posons souvent pour des sujets plus graves.

Les meilleures informations sur les causes de nos souffrances ne nous avancent, au fond, pas beaucoup. Ce qui doit surtout nous préoccuper, c'est comment nous pourrons en être délivrés, et pour cela, l'essentiel est de savoir que nous sommes dans la main puissante, sage et bienfaisante du Créateur. Les chirurgiens, même les meilleurs, sont faillibles et ne peuvent pas toujours sauver leur patient. Le Seigneur intervient à coup sûr et ne connaît pas d'échec possible.

C'est cette certitude qui apporte au coeur de Job l'apaisement voulu. Désormais il n'a plus rien à craindre. Une invincible espérance remplit son âme. Toutes les questions qu'il s'était posées lui paraissent superflues. Il sait que sa délivrance est certaine et que même en attendant qu'elle se réalise il sera soutenu dans sa détresse. Déjà avant d'entendre la réponse de Dieu, Job avait eu des intuitions dans ce sens ; il attendait un soulagement, sinon dans ce monde, au moins dans l'autre (Jb 19.25-27). Mais, comme nous l'avons vu, sa soumission restait un peu craintive, la souveraineté de Dieu lui paraissait déconcertante et même redoutable. Maintenant, c'est dans un calme complet qu'il peut dire : Je reconnais que tu peux tout, Et que rien ne s'oppose à tes pensées (Jb 42.2).

Les résolutions de Dieu ne sauraient avoir que des intentions bienveillantes et aboutir à un résultat satisfaisant. Alors confiance ! D'avance Job peut être convaincu que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, et qu'aucune créature ne saurait nous séparer de son amour (Rm 8.28, Rm 8.39).

Il est à noter que, d'après le texte, la sagesse et la puissance du Créateur se détachent sur un arrière-plan constitué par notre faiblesse et notre impuissance. La réponse divine est une avalanche d'interrogations, comme si Dieu prenait sa revanche après les questions que Job lui avait posées. Je t'interrogerai et tu m'instruiras (Jb 38.3). Avec une sublime ironie le Seigneur interpelle son serviteur :

Où étais-tu lorsque je fondais la terre ? Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ? (Jb 38.4-5)
Depuis que tu existes, as-tu commandé au matin ?
As-tu montré sa place à l'aurore ?
(Jb 38.12)
Noues-tu les liens des pléiades
Ou détaches-tu les cordages de l'Orion ?
(Jb 38.31)
Connais-tu les lois du ciel ? (Jb 38.33)
Est-ce toi qui donne la vigueur au cheval ? (Jb 39.22)
Est-ce par ton ordre que l'aigle s'élève ? (Jb 39.30)
As-tu un bras comme celui de Dieu, Une voix tonnante comme la sienne ? (Jb 40.4)
Nul n'est assez hardi pour exciter le crocodile ; Qui donc me résisterait en face ? (Jb 41.1)
En face de toutes ces questions insolubles pour lui, Job n'a qu'à s'incliner et se taire. Il reconnaît qu'il ne lui appartient pas de demander des comptes au Tout-Puissant. L'humilité va de pair avec la confiance et l'espoir, comme la présomption ne peut aboutir qu'à l'angoisse.

Malgré tous les progrès de la science et de la technique, nos universitaires modernes ne sont pas plus avancés, en face des problèmes soulevés par Dieu, que ne l'était Job. Il est normal, quand on est doué de réflexion, de se poser des questions sur la souffrance humaine, ses causes et sa signification. Il faudrait être dénué de raison pour ne pas être préoccupé par le problème. Mais nous risquons aussi de manquer d'intelligence (Jb 38.2, Jb 42.3) en nous acharnant à trouver une solution au-delà de nos compétences.

Les enfants, chacun le sait, demandent inlassablement : « Pourquoi ? », à propos de tout et de rien. C'est normal et cela prouve qu'ils savent réfléchir. Mais parfois à leurs questions, les parents sont obligés de répondre : « Parce que s, sans rien ajouter de plus. Les enfants n'aiment pas ce genre de réponse. Mais indépendamment du fait que c'est pour eux un bon exercice que d'apprendre à faire confiance à leurs parents, même sans comprendre, bien souvent ils ne seraient pas en mesure de saisir toutes les explications qu'ils sollicitent, si on les leur fournissait. Allez donc faire un cours d'électronique à un enfant à propos d'un interrupteur ! A plus forte raison, devons-nous prendre notre parti du fait que dans les voies de Dieu à l'égard du monde, il y a quelquefois des éléments qui nous dépassent. Job a compris cela, il a glorifié Dieu, et du coup son trouble s'est dissipé. Saisissons avec reconnaissance les solutions que Dieu nous propose, dans sa parole, aux problèmes qui nous tracassent.
Mais sachons aussi quand il nous dit : « Parce que », en rester là dans une attitude d'humilité et de confiance. Les choses cachées sont à l'Eternel, les choses révélées sont à nous et à nos enfants afin que nous les pratiquions (Dt 29.29). Ce n'est pas 1à une attitude de résignation, mais un acte de foi qui fait que nous nous inclinons devant la souveraineté sage et bienveillante de notre Dieu, en lui disant : non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

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